LOVE LETTER À MON TOGO
Aujourd’hui, je déclare ma flamme à mon canap’.
Par Arketa PREIRA-CÉZANNE
Le canapé Togo, c’est un peu l’icône chill du design. Créé en 1973 par Michel Ducaroy pour Ligne Roset, il était carrément révolutionnaire pour l’époque : zéro structure rigide, que de la mousse et des plis. Inspiré par un tube de dentifrice écrasé (oui, vraiment), il casse les codes des meubles tout droit et guindés. Présenté pour la première fois au Salon des Arts Ménagers à Paris, il a surpris par son audace. Les réactions ont oscillé entre fascination et scepticisme face à son design anticonformiste, mais le public a vite été conquis par son confort.
Le nom "Togo" reflète une envie d’évasion, parfaitement en phase avec les années 70. Quant à Michel Ducaroy, designer et visionnaire, il a marqué l’histoire du mobilier avec son approche novatrice, héritée de ses études en sculpture et en design industriel. Résultat — un design basse-sensations, ultra-confort qui épouse ton corps, direct. Avec son look modulable et ses vibes seventies, il est devenu l’incontournable des salons stylés. Cosy, classique et indémodable — aujourd’hui je déclare ma flamme à mon canap’.
Dans mon appart’ parisien, il y a deux choses dont je suis (vraiment) fière. Premièrement ma bougie icône floquée Rihanna, secondement mon Togo. Il m’accompagne d’appart en appart depuis mes 16 ans — et ma mère me l’a offert quand j’ai emménagé dans mon premier chez-moi. Merci. Le jour de notre rencontre, le coup de foudre n’était pas immédiat. Difficile de cerner ce canap’ étrange aux plis réguliers, ma foi, il m’avait l’air confortable. Quatre ans plus tard, il me suit à Paris dans le 18ème — soigneusement emballé le jour du déménagement, il à été le premier à s’installer chez moi. La cohabitation se passe merveilleusement bien, Togo m’accueille à plis ouverts après les cours — se fait soutien durant mes devoirs, pratique durant mes repas, confortable dans mes instants de rêveries. À Paris, je trouve des amis à lui partout. Dans les intérieurs des amateurs d’art et de design, lors de mes balades aux puces. Sur les réseaux aussi, d’ailleurs ! Certains tapissent leurs lignes de velours pastel, d'autres s’affirment et se recouvrent de cuir — le mien plus discret, se revête d’un bleu gris, qui match (assez) bien avec mon tapis.
À mes yeux – aucune concurrence. Mon Togo, ce n’est pas juste un “canapé’’. Il est un fidèle confident, un témoin discret de mes soirées entre copines. Il garde précieusement dans ses plis les éclats de rires, les confidences de mes amies et tous mes plus jolis instants de vie. Partenaire invétéré dans mes sessions procrastination — c’est avachie sur lui que je laisse défiler mes rétrospections, bercées par ses courbes moelleuses. Parfois, je me surprends à danser sur lui (oui, il est robuste), d’autres fois, il devient mon spot de rédaction – je crois qu’il aime bien quand j’écris. Pour tout le soutien qu’il m’apporte, je me devais de le dire : Un grand merci à Michel Ducaroy pour ce chef-d’œuvre so parisien, pas comme les autres qui fait toujours son petit effet — à la fois star de la pièce et refuge de mes états d’âme.
Togo, tu gères.
Par Arkéta Preira-Cézanne, 5 décembre 2024