Donald Trump de retour à la Maison Blanche, ce sont des bagages de haine et de boue posés dans l’entrée, des sermons à l’encontre de chacune d’entre nous murmurés derrières des paravents. Un homme peut-il devenir si peu qu’il décide d’écraser le genre qui lui résiste ? « Qu’elles le veuillent ou non, je les défendrai » a-t-il dit, en parlant de nous. Monsieur Trump, vous avez peut-être une fanbase féminine par chez vous, mais laissez-moi vous dire que nous serons des milliers à nous couper la main avant d’accepter que vous ne nous défendiez. On ne donne pas à son bourreau le pouvoir de nous gracier. On ne donne pas à l’abuseur le droit de se blanchir.

Donald Trump, l’homme en procès pour viol, l’homme dont le racisme n’a d’égal que la misogynie, l’homme dont la femme ne veut même plus le regarder en public.
Hier, les États-Unis ont élu un homme dont la croisade vengeresse contre le genre féminin ne prendra fin qu’à sa mort.  
Environ 25% des femmes âgées de 18 à 29 ans ont voté Trump, selon CNN. Comment une jeune femme peut-elle voter pour Donald Trump ? J’en ai vu pleins. Des filles de mon âge qui assiègent Tik Tok, prêchent une paroisse que leur « messie » ne respecte pas, au galop sur un privilège qui chevauche fièrement et librement la grande Amérique depuis sa création.

Elles ont mon âge, bordel.

Elles ont mon âge et nous avons aussi l’âge d’Ahou Daryaei. Ahou Daryaei qui a mis sa vie en jeu en plein Téhéran pour avoir désobéi à la Police des Mœurs et pour avoir osé rappeler son statut et son corps de femme. Qui a pris silencieusement sa voix pour pousser un cri. Que le monde regarde avec autant d’espoir que d’effroi.

Ahou Daryaei qui a 25 ans, et le demeurera peut-être éternellement. Ahou Daryaei dont la voix a été silencé. Qui ne peut même plus entendre la voix d’une autre femme depuis la semaine dernière.

Ahou Daryaei qui habite à Téhéran où un « Roe vs Wade » n’aurait pas pu être révoqué en 2022 puisque l’avortement est passible de peine de mort en Iran.

Ahou Daryaei. Retenez son nom.
Ahou Daryaei.

Tant de doubles vitesses pour le statut des femmes dans le monde. Tant de choses pour lesquelles se battre encore, toujours, sans relâche.

Avant, la foule scandait « Femme, Vie, Liberté », que ce soit en Iran ou partout ailleurs.

Cela fait des années qu’on le scande, ça fait même des siècles au final.

La semaine dernière, les réseaux sociaux ont vu le slogan « Femme, Vie, Rage, Liberté » apparaître. Ce matin il s’est cimenté.

Nous n’arrêterons pas.